Canoë: Tony Estanguet champion du monde
Le duel attendu entre les double champions olympiques de canoë, le Slovaque Michal Martikan et le Français Tony Estanguet, a tourné en faveur du second, sacré champion du monde à La Seu d'Urgell dimanche, un an après sa désillusion des Jeux de Pékin.
Le Français, déjà meilleur temps de la demi-finale, n'a rien lâché en finale pour devancer sur le podium son grand rival, non seulement champion olympique, mais aussi du monde et d'Europe en titres.
"Aujourd'hui, j'ai plus marché à l'instinct, j'étais plus ouvert sur la course. Peut-être que cela ne marchera pas à tous les coups. Mais j'ai envie de savourer ce titre parce que je me suis régalé sur l'eau", a souligné le Français, qui, après son échec en Chine, avait décidé de mettre moins de perfectionnisme dans sa façon d'aborder les courses.
Martikan, bien que privé d'une cinquième couronne mondiale, a poursuivi son impressionnante série de podiums, lui qui n'a jamais fait moins bien que troisième dans un grand rendez-vous international depuis son premier sacre olympique en 1996, à seulement 17 ans.
La Slovaquie, dominatrice la veille dans les épreuves par équipes, a amassé trois nouvelles médailles dimanche. En canoë biplace (C2), les jumeaux Peter et Pavol Hochschorner, les triple champions olympiques, ont réussi à défendre leurs titres, convoités par leurs compatriotes, les cousins Peter et Ladislav Skantar, qui ont pris l'argent.
Echec des médaillés olympiques
Chez les dames, la jeune Allemande Jasmin Schornberg a succédé au palmarès des Mondiaux à sa compatriote Jennifer Bongardt en K1. La double championne olympique en titre, la Slovaque Elena Kaliska, malmenée par le courant, a échoué à la 9e place, deux rangs derrière l'autre double médaillée d'or olympique, la Tchèque Irena Pavelkova.
En kayak, la seule catégorie où les Slovaques n'étaient pas attendus, le Slovène Peter Kauzer est enfin parvenu à briller dans un grand championnat, lui qui avait dominé la saison de Coupe du monde et avait survolé l'an dernier les qualifications aux jeux Olympiques avant de s'écrouler.
De l'eau a coulé en un an puisque aucun des trois médaillés de Pékin en K1, le champion allemand Alexander Grimm, et ses dauphins, le Français Fabien Lefèvre et le Togolais Benjamin Boukpeti, ne figuraient en finale.
Les Français, qui détenaient quatre des cinq titres mondiaux de cette catégorie, ont manqué de peu un autre: Boris Neveu a pris l'argent.
(AFP)